Germaine Necker naît le 22 avril 1766, 28 rue Michel-le-Comte, dans l’Hôtel d’Hallwyll qui existe toujours.
Elle décède 40 rue des Mathurins, à 51 ans, le 14 juillet 1817.
Germaine, fille du Genevois Jacques Necker (ministre de Louis XVI), reçoit une excellente éducation, et épouse à vingt ans le baron de Staël-Holstein (1749-1802), ambassadeur de Suède à Paris.
Dans le salon de sa mère, elle croise Buffon, Grimm et Gibbon. On a dit d’elle qu’elle valait plus que son oeuvre, et que ses fréquentations lui donnaient un crédit. C’est en partie vrai, du moins pour ses débuts d’écrivain.
Malgré un mariage malheureux, elle s’épanouit et s’ouvre aux sentiments de la justice. ‘De la littérature considérées dans ses rapports avec les institutions sociales’ qui paraît en 1800 est unaniment critiqué mais défendu par Chateaubriand.
En 1802, son mari décède et elle publie ‘Delphine’. Elle voyage alors en Allemagne, s’enthousiasme pour Goethe et Schiller.
Consignée à résidence par Napoléon, lequel s’inquiétait que son salon reçoive les mécontents du régime, elle écrit ‘Corinne ou l’Italie’, fêté par les romantiques qui y voient l’idéal de l’amour.
Germaine Necker (Mme de Staël) séjourna de mai à septembre 1785 au Château de Marolles, chez le marquis de Juigné, en compagnie de ses parents.
Une maison, appelée BEAULIEU étant en la censive du Fief de BICHECORNE, était constituée en 1754 de plusieurs corps de logis ainsi qu’une chapelle, une foulerie, une boulangerie, fournil, cour et basse-cour, grange, écurie, étable, bergerie, colombier, pressoir.Le parc était en partie en allées de charmille, arbres fruitiers, bois de futaye, vigne et terres labourables.Le tout, clos de mur avec une avenue plantée de six rangs d’arbres.
Source : Archives Départementales – AD E 2535
Le 22 ou le 23 mai, les Necker quittent Lyon. La nuit du 23 au 24, ils couchent à Moulins et bientôt après ils s’installent au château de Marolles.
« Loué du Marquis de Juigné, frère de l’archevêque de Paris. A huit lieues d’ici (Paris) près d’Arpajon ». Ce renseignement que donne le 2 juin 1785 la Correspondance secrète de Métra n’est pas contredit par une lettre de Mme de Necker, datée du 18 juillet 1785 : « Nous sommes venus nous fixer enfin pour l’été, à une fort belle terre que nous avons louée à dix lieues de Paris, l’air y est pur et sain ».
Il y a un désaccord de lieu sur le nom de Marolles – il s’agirait peut-être de Marolles en Brie- mais ce dernier est situé à six lieues et d’autre part en avril 1787 les Necker partiront pour Orléans et ils s’arrêteront en route à Marolles en raison de la faiblesse de Mme Necker.
En indiquant la distance, Mme Necker devait ajouter aux huit lieues de grande route qui séparent Arpajon de la capitale la « bonne lieue » qu’il faut parcourir vers le sud-est après Arpajon pour arriver au village de Marolles. Il s’agirait donc bien de Marolles en Hurepoix.
L’abbé Leboeuf distingue dans son livre une seigneurie dont le château – dit de BEAULIEU – se trouve à un quart de lieu seulement du village de Marolles avec un parc de 80 arpents.
Vers le milieu du XVIIIeme siècle, ce château appartenait à M. Hardy de Vic mais avant 1785 le marquis de JUIGNE peut l’acquérir.
Selon l’abbé Leboeuf la terre de Marolles était possédée par M. Thiroux de Chaumeville (?) seigneur de Brétigny.
Dans une correspondance Mme de Staël rappelle à un ami de jeunesse qu’elle a rencontré M. de Brétigny.
Dans ce séjour agréable « au plus haut d’une grande plaine » la famille passe un été relativement tranquille. Quelques visiteurs de Paris viennent la voir, entre autres le baron de Staël. Necker travaille à son prochain ouvrage : De l’importance des opinions religieuses. La santé de Mme Necker parait stationnaire. Anne Louise Germaine esquisse le portrait moral de son père, rédige son journal, se débat devant l’inductable : une jeune fille de 19 ans doit faire son choix. Quelle difficulté pourtant ! Elle aimerait mieux qu’on lui imposât M. de Staël.
Correspondance de Anne Louise Germaine Necker (Mme de Staël) à François Coindet :
« De Marolles ce 22 juin 1785
Vous avez la bonté de me demander de nos nouvelles. Je vais satisfaire cette curiosité que l’intérêt vous inspire. Nous sommes établis dans un château fort commode et fort beau. Le pays n’est pas agréable : il n’y a aucune espèce de vue. Cependant à la longue, un bon air et des promenades faciles rendent une habitation agréable.
Nous y avons vu quelques-uns de nos amis, mais peu à la fois, et nous passons doucement et solitairement notre vie, la santé de Maman n’a fait aucun progrès. Elle croit cependant et je le croix aussi, que cet air lui convient mieux que tous ceux que nous avons essayés ……….»
Sources documentaires :
Bibliothèque du Centre Georges Pompidou – 840 18 STAE (Langues et Littérature).
Correspondance de Mme de STAEL – Lettres de jeunesse 1777/Août 1788
par Béatrice W JASINSKI (volume 1 page 38/39).
Merci à JT.